Le pruneau
I.L’histoire du pruneau
Venu de Chine, le prunier était déjà cultivé sur les côteaux de la Garonne du temps des Gaulois. Connue depuis la plus haute Antiquité, la technique du séchage fut introduite en Gaule par les romains. |
II.Le pruneau dans la commune
Si le berceau du pruneau d’agen est probablement Le Temple sur Lot, Dolmayrac commune voisine a certainement profité très tôt du développement de cette culture. Il faut dire qu’elle était tout à fait adaptée au mode de production qui a prévalu jusqu’au milieu du XXe siècle.
Les exploitations étaient nombreuses et de petites surfaces. Les travaux agricoles s’effectuaient en famille. Il n’était pas rare que la maison abrite trois voire quatre générations. Le mode cultural était de la polyculture intensive afin d’utiliser au mieux les surfaces cultivables et de faire face aux aléas climatiques. En divisant les risques par le nombre de cultures, il était possible d’espérer un revenu.
C'est ainsi que souvent en bordure des quances(1) étaient plantés un rang de vigne, mais également tous les 7 mètres un prunier d’Ente ou des péchers. Il existait aussi des vergers de pruniers d’Ente mais de petite surface. Il fallait pouvoir assurer le ramassage manuel et ensuite le séchage dans des fours chauffés au bois (un four à bois est visible à Cantète).
C’est avec le développement de la mécanisation à partir du milieu du XXe siècle et le remembrement des propriétés agricoles que la culture du prunier a changé.
Sur la commune, les exploitations agricoles se sont spécialisées et notamment dans le domaine de la pruniculture, du fait des investissements nécessaires pour mener à bien cette culture : matériel de taille, de traitements, de ramassage et de séchage. Les surfaces de pruniers sur la commune avoisineraient les 100 hectares. Ce qui représente un volume de production de 450 tonnes soit 1% de la production de pruneaux d’Agen.
III.Comment faire du pruneau ?
La prune d’ente se ramasse de la mi-aout à début septembre. Elle est transformée par la suite en pruneau. Il existe plusieurs moyens pour la récolter. Cela peut se faire naturellement, donc à la main, ou mécaniquement. |
C’est donc bien la prune qui tombe de l’arbre et non pas le pruneau…contrairement à la publicité pour les pruneaux d’Agen.
Une fois la remorque pleine, elle est vidée dans un baquet pour séparer les prunes des feuilles, enlever les insectes, et laver la prune. |
Elle est ensuite calibrée puis mise en claies. Le fait de ramasser à la machine implique de devoir trier la prune. En effet, tout est ramassé, alors qu’à la main, on ne prend que ce qui est sain. Certains optent pour le triage en vert, c'est-à-dire, avant de cuire la prune, d’autres pour le triage des pruneaux, voire les deux. |
Voici une claie de prunes avant la cuisson. Le principe est de bien tasser pour en mettre le plus possible dessus. Pendant la cuisson, la prune perd de l’eau et se rétrécit. Des espaces apparaissent, comme on peut le voir avec la claie de pruneaux.
Pour avoir un pruneau sec, il faut que le taux d’humidité soit entre 21 et 23°. Pour du mi-cuit, le taux varie entre 33 et 35°. En somme, pour faire 1kg de pruneaux secs, il faut 3kg de prunes. Pour cuire la prune, on utilise des fours à chariots. Ce sont donc des chariots remplis de claies, que l’on met en four. |
Le temps de cuisson est d’à peu près 24h à 75°C pour un pruneau sec. Pour le pruneau mi-cuit, le temps de cuisson est d'environ 16h à une température de 73°C. Le temps de cuisson ou la température peuvent varier avec le calibre, le taux de sucre de la prune, et le taux d’humidité de l’air. |
IV.Conseils culinaires
Le pruneau mi cuit est le meilleur à déguster. Il est meilleur que le pruneau réhydraté, qui, comme son nom l’indique, est un pruneau sec dans lequel on réinjecte de l’eau pour le faire gonfler.
On peut les conserver au congélateur. Les mi cuits sont en effet périssables. La congélation n’affectant en rien le goût, on peut les décongeler quand on a une petite envie.
Entouré d’une tranche de lard fumé, et passé au four, il peut être servi chaud en apéritif.