Dates importantes dans l'histoire de Dolmayrac
Première Partie: Préhistoire et Antiquité
1. La préhistoire
Des traces de vie humaine remontent au paléolithique. Des bifaces ont été ramassés en surface à Ramelets. Pour le néolithique, de pointes de flèches sur la pointe du plateau de Dolmayrac (le bourg) ont été trouvées. Quelques rares tessons attribués à l’Artenacien(1), proviennent de Pont de Carbou, mais le contexte reste mal défini. Une hache perforée a été découverte au lieu-dit les Peyrounos.
2. La colonisation romaine
Au lieu-dit « Vidou » (entre Lamaurelle et Dolmayrac), on peut voir un petit tertre arrondi, vaste champ où foisonnent des briques à rebords, des fragments de poteries et une quantité énorme de ciment rose. En labourant ce champ, on trouva (il y a une vingtaine d’années), une petite statue en bronze (un balsamaire(2) en forme d’Ethiopien), de la monnaie et des débris de vases. La légende raconte que sur ce tertre s’élevait une église, centre d’une grande ville appelée DOME (domus : maison). Il devait y avoir une maison gallo-romaine surement desservie par la voie romaine qui part de Roussous vers Lamaurelle, Dolmayrac et Ste Livrade. |
1214 : Simon de Montfort s’empare du Château de Dolmayrac et saccage toute la région
Les Cathares étaient une secte chrétienne hérétique répandue dès la fin du 11e siècle dans le midi de la France dont les principaux centres se trouvaient à Albi, Béziers et surtout Toulouse. Le Pape Innocent III prêcha une croisade (la croisade des Albigeois) contre Raymond IV(3) et les Albigeois. Cette croisade devient vite une lutte du Nord contre le Sud qui aboutit à l’écrasement sauvage de la civilisation d’oc.(4) De part et d’autre, la guerre fut menée avec atrocité. Raymond VI était le seigneur suzerain de Casseneuil. Simon de Montfort(5) voulait lui enlever ce titre, mais Casseneuil était défendue par de hautes murailles. En 1214, Simon de Montfort jeta un pont de bateaux pour traverse le Lot, marcha vers Montpezat, prit le château ainsi que ceux de Galapian et Dolmayrac, sans combat, et dévasta ces contrées et revint à Casseneuil. Après une forte résistance, les murailles finissent par céder, les croisés entrèrent dans la ville, la saccagèrent et en brûlèrent les habitants. Le catharisme fut définitivement extirpé après la prise de Montségur (1244).
1418 : Amanieu II prend Dolmayrac
1420 : Amanieu II reprend le Château de Dolmayrac qui s’était soumis aux Anglais
Le château de Dolmayrac dépendait du seigneur de Montpezat. Amanieu II fut le plus illustre des seigneurs de Montpezat et l’un des capitaines les plus renommés du 14e siècle au service du roi de France. En 1418, il prit Dolmayrac aux anglais. En 1420, Ste Livrade et son château retombent au pouvoir des anglais qui s’y étaient introduits par la porte du bourg. Ils furent repris par Amanieu II. A la suite de cet exploit, Amanieu fit rentrer en obéissance les habitants de Dolmayrac ainsi que ceux de Quittimond et de Frégimont qui s’étaient à nouveau soumis aux Anglais. Montpezat fut la dernière place de l’Agenais qui tint le Parti de la Ligue(6) lors de l’avènement d’Henri IV.
1599 : Henry de Lorraine devient Duc d’Aiguillon et seigneur de Dolmayrac
En 1600, le duc de Mayenne abandonna tous ses droits sur les seigneuries de l’Agenais à Henri de Lorraine en faveur duquel le roi Henri IV érigea un duché-pairie(7) sous le nom de Duché d’Aiguillon qui comprenait la baronnie de Montpezat (1ère baronnie de l’Agenais), celle de Madaillan et les seigneuries d’Aiguillon, Dolmayrac, Ste Livrade. En 1637, Richelieu racheta ce duché-pairie pour 4000 livres. Il le donna à sa nièce qui devint alors duchesse d’Aiguillon. Dans un parchemin daté de 1777, on peut lire que les habitants de Dolmayrac devaient payer une rente au duc d’Aiguillon, l’argent devant être porté au château de Dolmayrac. Rq : Dolmayrac est orthographié « d’Olmerac ».
(3) Raymond IV: Comte de Toulouse et de l’Agenais
(4) Civilisation d’oc : au Moyen-âge, la France était « séparée » en deux : au nord, les gens parlaient la langue d’oïl, au sud, la langue d’oc. Au fil des siècles, la langue d’oïl finit par s’imposer.
(5) Simon IV de Montfort : Seigneur d'ile de France, il devient, à la suite de la croisade contre les Albigeois, vicomte d'Albi, de Béziers et de Carcassonne de 1213 à 1218 et comte de Toulouse de 1215 à 1218. C'est la principale figure de la croisade contre les Albigeois.
(6) Parti de la ligue : parti catholique créé en 1576 qui a pour ambition de supprimer le protestantisme en France.
(7) La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France.
Troisième Partie: Disettes et Hivers rigoureux
1562: Disette
1602: Famine et peste - Des bandes de voleurs pillent les campagnes
1623-24: Hiver excessif
L’année 1621 fut une année de disette. Des pluies continuelles provoquèrent des inondations. L’hiver 1623-24 fut excessif. Garonne, Lot et toutes les rivières restèrent gelées jusqu’en février. En février, le froid redoubla. Tous les arbres fruitiers, les vignes, les blés gelèrent.
1628, 29, 30, 31: Disette et peste
Trois années de disette suivirent en 1628, 29 et 30 et s’achevèrent dans l’affreuse famine de 1630-31. Dans la paroisse de Ste Livrade, qui avait alors 3000 habitants environ, on arriva au chiffre de 828 décès en 1630-31 dont 258 morts de faim dans les 6 premiers mois de 1631. La natalité s’en ressentit. Dans la paroisse de St Orens, la natalité était ordinairement de 30 annuellement. La moyenne des années de disette (1628-29-30) fut de 19 et celle de 1831-32-33 fut de 12. En 1634, le mouvement ascensionnel reprit. Il fut de 24 naissances pour cette dernière.
1653: Peste
1709: Hiver très froid
En 1709, des témoignages parlent de 17 jours de grand froid pendant lesquels la Garonne et le Lot furent gelés, pouvant ainsi être traversés à pied. Les vins nouveaux gelèrent dans les barriques, celles-ci explosant sous la force. Presque tous les arbres de la plaine périrent, les blés gelèrent. Pour remédier à la misère, l’évêque d’Agen publia un mandement autorisant l’usage d’aliments gras 4 jours par semaine pendant le Carême, ce qui fut jugé comme une hérésie. En effet, à l’époque le Carême était suivi de manière très sévère. Une chanson fut donc écrite à la mémoire de cet évêque (version traduite : « en mille sept cent neuf, l’évêque d’Agen, devint huguenot »).
Remarque: Il est cependant impossible de connaitre précisément les températures avant 1720, date de création du thermomètre par Fahrenheit.
1829-30: Terrible hiver
En 1829-30, l’hiver fut sibérien, avec des températures variant entre -35 et -40°. La campagne était recouverte d’une blanche et épaisse couche de neige. Les arbres fléchissent sous le poids du givre, les eaux des rivières forment une glace solide et persistante. Dans les campagnes, on ne parlait guère que des voyageurs égarés et perdus dont on avait retrouvé les cadavres. Prières et offices religieux étaient suspendus. L’hiver commença le 1er novembre 1829 et finit vers le 15 mai 1830.
Quatrième Partie: Révolution française et Monarchie de Juillet
Cinquième Partie: Troisième République